L’arrivée des âmes errantes avait été salutaire pour moi... elle m’avait permis de fuir... de quitter ce monde trop étriqué des Shinigamis. Et même maintenant, alors que je me trouvais sur Terre, je n’étais pas seul. Hayamashii me tenait compagnie. Depuis les quelques semaines que j’avais passé sur Terre, j’avais déjà eu à faire à un nombre incroyable de Hollow... je me demande tout de même si tout cela est lié à la fuite du traître. Des traîtres. Comment le capitaine de la 9e division avait-il pu trahir la Soul Society ? Lui qui était connu pour être un exemple de droiture et de loyauté. Il y a des choses qu’il ne vaut mieux pas chercher à comprendre. Mais je frissonne rien qu’en repensant à tous les Menos Grande apparût se jour là. Certes, au jour d’aujourd’hui il ne fait pas l’ombre d’un doute que je pourrais les abattre avec une main attachée dans le dos et les yeux fermés, mais tout de même. Aizen Sôsuke... les Menos le prennent pour l’égal de l’un des leurs... c’est affolant... s’il y en a bien un que personne ne pourras battre, c’est bien lui. Mais qu’importe, je dois devenir plus fort. Toujours plus fort...
« Espèce de petit voleur ! »
« Tu pourras pas m’attraper vieux con ! »
Je fus tiré de ma rêverie par les voix d’un jeune garçon et d’un vieux fou. Le premier courrait avec agilité, une pomme dans la main. Le deuxième affichait un visage déformé par l’effort, une batte de baseball à la main.
*Quelle étrange réaction... je n’ai jamais vu ça dans le Secteur #3 du Seireitei. Mais je dois bien avouer que voler est assez pratique*
Sur ce, je pris l’une des nombreuses clopes qui se trouvaient dans la poche intérieure de ma veste, la coinçais entre mes lèvres et l’allumait. J’en retirais une longue bouffée, l’esprit ailleurs. Mais ce fût de courte durée...
« T’es trop lent papi ! »
Et le gamin de courir arriva jusqu’à moi. J’étais assis sur les marches d’une fontaine, là où j’avais fait mon petit roupillon. Quoi qu’il en soit, le gamin passa à côté de moi comme si de rien n’était. Il sauta par-dessus la fontaine avec aisance et reprit sa course effrénée. Tout ça pour une pomme...
« Chiotte... »
Je me levais, le vieux commençait à freiner en voyant la fontaine. Je déplaçais mon pied d’un pas vers la droite, il n’eut pas le temps de l’éviter, il tomba la tête première dans la fontaine en gueulant. Il en ressortit les habits lourds car imbibés d’eau, le visage rouge de colère, pire que lorsqu’il coursait le gosse.
« Mais qu’est-ce qui t’as pris de faire ça espèce de bougre de con ! »
« Oï, arrêtes de gueuler papi... »
Je m’éloignais d’un air nonchalant, une main dans la poche, l’autre rivée sur ma cigarette.
« Tu devrais arrêter de courser les petits jeunes, tu n’a aucune chance de gagner papi. »
Je le saluais d’un geste amorphe, puis d’une main je plaçais les écouteurs de mon baladeur sur mes oreilles. J’appuyais sur play... Ha, enfin un peu de vraie détente. Et puis je n’entendais plus le vieux gueuler.
Prochaine objectif, trouver un endroit pour pioncer. Une petite sieste ne me fera pas de mal...